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Le "krinomen" est un débat critique qui regroupe les étudiants d'Arts du spectacle (théâtre et danse) de l'Université Bordeaux Montaigne, de la Licence 1 au Master 2. Ce blog constitue un support d'informations sur les spectacles vus pendant l'année, ainsi que le lieu de publication d'une partie des travaux réalisés en TD de critique (critiques de spectacles, entretiens...).

Lignes de faille - Nancy Huston / Catherine Marnas

Spectacle présenté au TNBA entre le 8 et le 23 Octobre avec, Sarah Chaumette, Julien Duval, Pauline Jambet, Franck Mazoni, Olivier Pauls, Catherine Pietri, Bénédicte Simon, Marine Thinières.

 

Article rédigé par : Jason Cauvin, Cassandre Duflot, Solène Gardré, Adèle Olivry, Cyril Tellier.

(c) Pierre Grosbois

(c) Pierre Grosbois

La construction de Lignes de faille, tant dans le roman que dans la pièce, est singulière : quatre chapitres pour quatre portraits d'enfants remontant la ligne d'un arbre généalogique des membres d'une même famille l'année de leurs six ans. Une histoire racontée à travers des yeux d'enfants. Soixante ans de retour en arrière pour connaître le point de faille, un terrible secret de famille. On découvre cette histoire avec Sol en 2004 puis, avec son père Randall en 1982, sa grand mère Sadie en 1962 et en enfin son arrière grand mère Kristina en 1944, durant la seconde guerre mondiale. Ils possèdent chacun un nævus, sorte de grain de beauté à la surface de leur peau. Cette pièce mêle récits et dialogues toujours autour d'un même élément de décor qu'est la table de salle à manger familiale.

Après vous avoir présenté le spectacle et la compagnie, nous nous interrogerons sur l'impact de notre histoire par rapport à cette famille. Puis nous nous interrogerons sur la chronologie menée en inversée du spectacle, ainsi que sur le jeu d'acteurs.

Catherine Marnas

Catherine Marnas

Catherine Marnas :

 

Présentation extraite du site : http://www.parnas.fr/spip.php?article109

 

Détentrice d’une maîtrise de Lettres Modernes et d’un D.E.A. de Sémiologie Théâtrale, Catherine Marnas s’est formée à la mise en scène auprès de deux grands noms du théâtre contemporain, Antoine Vitez ( en 1983 et 1984) et Georges Lavaudant ( de 1987 à 1994).

En parallèle, elle fonde la COMPAGNIE DRAMATIQUE PARNAS dédiée presque exclusivement au répertoire contemporain. Animée par un souci constant de travailler une matière toujours en prise avec le monde, elle s’attache à faire entendre l’écriture d’auteurs comme Dubillard, Copi, Frisch, Py, Pasolini, Rebotier, Valletti... Quelques “classiques du XXème siècle” jalonnent son parcours, tel que Brecht ou encore des auteurs de référence -sans cesse à interroger- que sont Molière, Shakespeare, Tchekhov. Bernard-Marie Koltès est son auteur fétiche. Elle met en scène plusieurs de ses textes en France et à l’étranger, ouvrant de nouvelles perspectives dans l’œuvre de Koltès. Catherine Marnas revendique un théâtre « populaire » et « généreux », où la représentation théâtrale se conçoit comme un acte de la pensée et source de plaisir.

Artiste associée à La Passerelle, scène nationale de Gap et des Alpes du Sud de 1994 à 2012 et aux Salins, scène nationale de Martigues de 2005 à 2012, la direction artistique du futur pôle théâtre de la Friche Belle de Mai à Marseille sera confiée à Catherine Marnas en 2013.

Avant son départ pour Bordeaux, la Compagnie PARNAS est impliquée très fortement et au quotidien dans ses activités en Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Elle s'appuie sur une troupe de comédiens permanents rejoints par d'autres compagnons fidèles comme le scénographe, la costumière, le créateur son... Sa volonté de confronter son théâtre à l'altérité, son goût des croisements, la curiosité du frottement avec d'autres cultures emmènent régulièrement Catherine Marnas et sa compagnie dans de nombreuses aventures à l'étranger en Amérique Latine et en Asie. Depuis son entrée dans le théâtre Catherine Marnas a toujours conjugué création, direction de transmission et formation de l'acteur. Elle anime des stages professionnels et intervient en milieu scolaire. Elle a été professeur d'interprétation au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris de 1998 à 2001 et a enseigné à l'école régionale d'acteur de Cannes. Elle devient directrice du TnBa et de l'ESTBA en Janvier 2014.

 

La compagnie PARNAS :

 

Cette compagnie est composée de :

 

Catherine Marnas : directrice artistique

Claude Poinas : directeur administratif

Olivier Pauls : comédien

Bénédicte Simon : comédienne

Franck Manzoni : comédien

Julien Duval : comédien

Edith Traverso : créatrice costumes

Carlos Calvo : scénographe

Madame Miniature : créatrice son

Olivier Quéro : diffusion communication

 

La compagnie Parnas fut fondée en 1986 par Catherine Marnas et Claude Poinas afin de créer son premier spectacle Rashomon d'Akutagawa Ryunosuke. Depuis ses débuts, la Compagnie Parnas s’est presque exclusivement dédiée au répertoire contemporain en faisant le choix de parler d’aujourd’hui avec des paroles d’aujourd’hui, auteurs vivants ou morts (Copi, Dubillard, Koltès, Pasolini, Valletti, Frisch, Olivier Py, Rebotier…). Le choix de parler de « notre » monde consiste aussi à explorer différents matériaux comme les scénaris de cinéma, les collages de textes, le son, la musique... Ainsi les petites et les grandes formes théâtrales cohabitent dans le travail de la Compagnie. Comme le prônait Antoine Vitez, il s’agit de « faire théâtre de tout ». 

Diversité des formes et des langages et aussi diversité des lieux. Installée à Marseille depuis 1997, la Compagnie rayonne sur la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur où elle est très investie notamment grâce à des complicités avec le Théâtre La Passerelle, scène nationale des Alpes du Sud de Gap depuis quinze ans, le Théâtre des Salins, scène nationale de Martigues, Le Théâtre, scène nationale de Cavaillon, le Théâtre d’Arles, Théâtres en Dracénie de Draguignan... Elle tourne aussi dans les autres régions françaises, à Paris et travaille régulièrement avec l’Amérique Latine (Mexique, Brésil...) et l’Asie (Pékin, Cambodge...).  L’autre singularité de la Compagnie Parnas est d’avoir initié en 2005 un projet de mutualisation en collaboration avec des théâtres partenaires de la Région PACA (Gap, Martigues, Cavaillon). Ce projet s’appuie sur une troupe de cinq comédiens permanents réunis autour de Catherine Marnas et rejoints par d’autres compagnons fidèles comme le scénographe, la costumière... Tous engagés à faire vivre le répertoire de la Compagnie et aussi à travailler au quotidien sur le territoire, à chercher ensemble et à démultiplier les rencontres avec les publics. 

La Compagnie est tout à la fois une ruche et un laboratoire ce qui lui permet également de se confronter depuis 2007 à de nouveaux territoires comme l’espace public (Le Temps suspenduLe crabe et le hanneton...).

 

 

(c) Le Soleil

(c) Le Soleil

Nancy Huston est née à Calgary au Canada en 1953. Elle passe son adolescence sur la côte est des Etats-Unis puis arrive à Paris en 1973 pour ses études et décide finalement de s'y installer. Elle commence à écrire en français pour quelques journaux et revues. Elle écrit ensuite son premier roman Les Variations Goldberg (1981) reflet de sa passion pour la musique. Durant plusieurs années elle écrira des romans en français inspirés de thèmes liés au féminisme (Histoire d'Omaya, 1985) ou à de grandes causes, comme la guerre du Vietnam (Trois Fois septembre, 1989), des essais et des livres à la limite de la réflexion théorique et de l'écrit intime, comme la correspondance entretenue avec Sam Kinser autour du thème À l'amour comme à la guerre (1984). L'écrivain qui fut abandonnée par sa mère à l'âge de six ans, vit la maternité comme un grand questionnement. Est-elle compatible avec la création ? Sur un plan éthique tout autant que social ? Après la naissance de Léa en 1982, l'attente de Sacha accompagne, en 1988, le Journal de la création (1990). Cette réflexion trouvera ensuite sa pleine expression dans le roman, à travers les courtes séquences hachées de dialogues de La Virevolte (1994) ou les voix entrelacées de Prodige (1999), méditation sur la « souffrance des mères » et la difficulté des filles à s'en libérer. La multiplicité des identités et des voix est une constante de l'écriture de Nancy Huston. Dans son Tombeau de Romain Gary (1995), elle interpelle directement l'exilé russe : « Très vite, j'ai vu que la question que tu incarnais [...] était celle de l'identité au sens le plus mathématique du terme, à savoir être un, coïncider avec soi-même. » Depuis le début des années 1990, Nancy Huston a pris conscience de sa condition d'exilée. Canadienne anglaise vivant à Paris, elle revient alors à l'étude des lieux de ses origines, se plonge dans l'histoire de l'Alberta pour écrire, en anglais, un roman, Plain Song, portrait de Paddon, fils de pionnier et amant de l'Indienne Miranda, brossé par la petite-fille de celui-ci. Face aux refus des éditeurs anglo-saxons, Nancy Huston traduit elle-même son livre en français. Le Cantique des plaines (1993) est le premier ouvrage qu'elle publie en même temps en français et en anglais, au Canada et en France. Elle va plus loin avec Instruments des ténèbres(1996), qui alterne les passages en français, racontant l'histoire de Barbe Durand, jeune paysanne berrichonne condamnée à mort en 1712 pour avoir fait disparaître l'enfant issu d'un viol, et ceux, rédigés en anglais, où Nada, femme écrivain, new-yorkaise, interroge sa propre existence en bâtissant le récit de celle de Barbe Durand. Le succès du livre provoque « une situation d'empêchement total » qui conduit Nancy Huston à interroger Beckett (Limbes/Limbo, 2000) dans un monologue virtuose et violent. Violent comme le siècle qui s'achève et dont Nancy Huston évoque certains drames (la guerre de 1939-1945, le nazisme, la guerre d'Algérie) à travers le personnage de Saffie, jeune Allemande « livrée, abandonnée au monde, sans passion et sans peur », dans L'Empreinte de l'ange (1998) qui est grand prix des lectrice de Elle. Habituée à tutoyer ses pairs et ses ancêtres sur les problèmes de la création, Nancy Huston finit par se tourner vers le créateur par excellence. Relisant l'Évangile selon Matthieu, pour une nouvelle édition de la Bible, elle découvre que « ce texte figure parmi les écrits les plus influents de l'Histoire humaine... pour mille raisons – différentes, divergentes – c'est-à-dire non en dépit de mais grâce à ses contradictions internes ». Dieu est donc un des narrateurs et des personnages de Dolce Agonia (2001). Ses interventions ponctuent les différentes phases d'un repas chez Sean Farrell, universitaire américain qui a réuni autour de lui une dizaine d'amis. Leurs portraits musicalement orchestrés, tissés de l'enfance jusqu'à leur mort annoncée, dépeignent cette fraction d'humanité à l'aube du IIIe millénaire comme une étrange mosaïque. La saveur des moments vécus dans l'intensité de la sensation donne un éclat à ces existences, malgré « le déclin du désir, l'enlaidissement, la fragilité, l'effroi » qui menacent ceux que l'âge et la maladie atteignent, et qui s'obstinent à tirer le meilleur de la vie. Cette passion d'un « roman total » donne également sa forme à Lignes de faille (Prix Fémina 2006). Sur quatre générations, Nancy Huston suit, à partir de quatre personnages, l'histoire du vol de près de 250 000 enfants, arrachés à leurs familles d'Europe de l'Est pour être « adoptées » par des familles d'Allemagne nazie. Dernières parutions : Infrarouge (2010), Démons quotidiens, illustré de dessins de l'artiste américains Ralph Petty, est paru en 2011 suivi de Reflets dans un œil d'homme en 2012, Danse noire en 2013. Bad Girl paraît en octobre 2014. Excellente musicienne, elle traite de la musique dans plusieurs de ses romans et donne par ailleurs plusieurs lectures concert.

 

 

 

La scénographie:

Ce spectacle de 4 heures comporte 4 tableaux narratifs et scénographiques, de durée à peu près égale. Tout se déroule dans un espace noir, au centre duquel est posé un sol rectangulaire blanc où se passe la majorité de l'action. Le seul décor constant dans chaque tableau consiste en une table et quatre chaises.

Le premier tableau démarre par une musique électronique et donc assez moderne. Catherine Parnas, la metteuse en scène, déclare vouloir restituer l'atmosphère de chaque époque abordée dans l'histoire grâce à ces musiques. Chaque changement de tableau (toujours à vue sauf lors de l'entracte), se fera donc sur un air différent. Ce premier tableau est assez monochrome : table et chaises sont blancs, et sur les côtés du rectangle sont posées des structures miniatures roulantes signifiant la ville (des buildings sont posés dessus). Une lampe tombe du plafond, au dessus de la table qui porte une nappe en plastique décorée de pommes rouges. La lumière apporte des variations de couleurs à ce tableau : des projections sont régulièrement faites sur le sol, représentant les pages internet que le personnage principal de cette partie fréquente. Les couleurs de cette époque sont plutôt éclatantes : le personnages principal est vêtu de jaune, sa mère porte une perruque orange, la nappe rouge marque l'oeil... À la fin, cette atmosphère éclatante se dissout : les personnages partent en voyage en Allemagne voir une partie de la famille oubliée. C'est un moment très lourd, et ce nouveau lieu est beaucoup plus pauvre : la lumière est baissée, les buildings sont enlevés.

Le second tableau est sensiblement différent : la nappe a été changée (elle est désormais verte), la table et les chaises déplacées de droite à gauche, et des structures roulantes représentant des maisons miniatures ont été ajoutées aux buildings. Jusque-là, la hauteur n'est occupée que par une lampe tombant au-dessus de la table. Mais alors qu'il apprend une terrible nouvelle, un personnage lache les ballons qu'il tenait à la main. Ces derniers disparaissent derrière le haut du cadre de scène, marquant une rupture dans l'utilisation de l'espace. Cette partie se finit donc sur un drame ; les personnages se retrouvent à l'hôpital : la lumière faiblit, un lit roulant portant le personnage blessé est installé sur le devant de la scène. De nouveau des projections sont faites au sol : celle des écrans de l'hôpital.

Dans le troisième tableau un autre meuble est posé sur la scène : un piano. La table et les chaises ne sont plus blancs mais en bois ciré. Elles sont désormais centrées, un couvert classieux est installé. Les maisons et buildings ont laissé place à des horloges. Sur le lino glissant, les personnages se déplace en patins. L'atmosphère est feutrée et chic, appuyé par les costumes cintrés des personnages féminins. Cette ambiance change radicalement quand survient le personnage de Kristina, une jeune chanteuse extravertie. Le personnage de Sadie -dont c'est le tableau- est emmené chez Kristina, puis à New-York avec elle et son fiancé. Des confettis sont jetés sur scène, la table est poussée de travers, des projections lumineuses (semblables à de l'art contemporain) colorent le sol blanc - l'ambiance figée du début éclate, les horloges sont retirées. Le tableau finit sur une scène d'hiver : de la fausse neige tombe au lointain, dans l'espace noir situé derrière le rectangle blanc.

Le quatrième tableau est plus chaleureux : la lumière jusque-là toujours froide, est désormais chaude (c'est-à-dire qu'elle est plus jaune). Elle est aussi moins présente : généralement des poursuites de lumière rondes ou carrées suivent les personnages, le plateau n'est pas éclairé entièrement. Les costumes sont plus traditonnels, les couleurs ne sont pas franches. Piano, table et chaises en bois sont toujours là ; le nouvel élément important consiste en de petits sapins disposés aux extrémités du rectangle blanc. Il n'y a plus de lumière pendant du plafond mais cette hauteur sera de nouveau réutilisé avec de la fausse neige. Les projections de lumières colorées au sol sont plus abstraites, elles ne mettent en place que des ambiances et plus d'images concrètes. Pour la quatrième fois, la scénographie est chamboulée après un évènement perturbateur : le piano et les sapins sont retirés, et la table est renversée.

 

En résumé les différentes périodes historiques abordées dans le spectacle :

 

 

Les années 2000 :

 

2001, le 11 septembre, attentat des Tours Jumelles aux Etats-Unis. Cet attentat va déclencher ce qu'on appelle une « guerre anti-terroristes », Elle s'étend particulièrement à l'Afganistan. Mais également au Monde avec les renforcements de surveillances des pays pouvant abriter des terroristes.

En 2004, le conflit Nord-Ouest du Pakistan éclate.

 

Liens avec le spectacle :

 

Nous sommes avec Sol, un jeune garçon de 6 ans qui considère son corps comme un temple. Prétentieux, orgueilleux, narcissique, qui se masturbe en regardant sur internet des vidéos de soldats américains violentant de jeunes pakistanaises.

Il va se faire opérer d'un grain de beauté sur sa tempe gauche, qui est la marque d'appartenance à une famille en quête de ses origines.

Il accompagne sa famille en Allemagne pour rencontrer la sœur de son arrière grand-mère qui va bientôt mourir d'un cancer. Cette scène se termine sur une dispute entre les deux femmes au sujet d'une poupée et d'une promesse. C'est le déclenchement de l'intrigue et des mystères qui entoure cette famille.

 

Le conflit Israëlo-Palestinien 1920/ à nos jours :

 

1920, l'année du début du sionisme. Le conflit se déclare réellement en 1947 avec le mandat britannique. Deux idées s'opposent. D'un côté il y a les revendications sionistes (créer un Etat israélien) et de l'autre il y a le nationalisme Arabe, représenté par la Ligue Arabe (qui tient à garder son Etat ).

Les revendications sionistes s'exacerbent après la Seconde Guerre Mondiale et le génocide contre les juifs. L'ONU prévoit un partage de la Palestine en deux Etats, un pour chacune des parties, soit un Etat juif, et un Etat arabe. Mais ce projet est contesté par les Arabes, ce qui conduit à une guerre civile entre ces deux peuples.

 

Lien dans le spectacle :

 

Sadie cherche toujours des réponses au sujet de ses origines et de celles de sa mère. Elle décide donc d'aller en Israël, à Haifa. Son fils Randhall doit apprendre l'hébreu pour aller dans une école. Il y rencontrera une jeune arabe dont il tombera « amoureux ». Mais des offensives éclatent et les parents de la jeune fille lui interdisent de parler aux juifs. Le professeur d'hébreu de Randhall s'énerve. Randhall et sa famille quittent Israël qui devient trop dangereuse.

Premier indice sur le problème des origines de cette famille.

 

Les années 60 :

 

En terme de conflits il y a la Guerre du Vietnam et la fin de la guerre d'Algérie.

En ce qui concerne la partie culturelle, c'est la naissance du mouvement Hippie, la création du festival Woodstock et l’essor du Rock'n Roll et des Beatles.

Période très riche en libertés, création de la mini-jupe, contraception pour les femmes. Surement une génération d'enfants traumatisés durant la Seconde Guerre Mondiale qui sont en recherche de paix, d'amour et d'un monde meilleur.

On approche de la vérité sur les origines de la famille.

 

Lien dans le spectacle :

 

Sadie, la fille de Kristina est chez « ses grands-parents », elle n'attend qu'une chose, c'est être avec sa mère. Celle-ci est une chanteuse, constamment sur la route pour ses tournées. Sadie pense qu'elle est mauvaise à cause d'un grain de beauté sur la fesse. Elle se frappe pour se punir, car elle pense que sa mère ne l'aime pas. Celle-ci vient un jour la récupérer. Naissance d'une nouvelle Sadie qui découvre une enfance joyeuse, artistique et vivante. Mais sa mère lui annonce qu'elle était allemande étant petite. Sadie est perturbée par cette nouvelle et cherchera toute sa vie des réponses.

C'est le troisième indice sur les origines floues de cette famille.

 

La seconde Guerre Mondiale 1939/ 1945 :

 

Hitler déclenche la Seconde Guerre Mondiale en septembre 1939 avec l'invasion de la Pologne. Le conflit européen de départ se répand très vite dans le monde notamment avec l'entrée en guerre des Etats-Unis et l'attaque du Japon contre Pearl Harbor.

Le régime Nazi se radicalise durant la guerre avec la création de ghettos polonais, les camps d'extermination, les Einsatzgruppen ainsi que le Lebensborn ( ici l'élément d'intrigue sur lequel nous revenons un peu plus loin ).

Cette guerre fera environ 50 millions de morts, particulièrement des civils.

Elle s'achèvera par la prise de Berlin en mai 1945 par l'armée rouge et les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki au mois d'août de cette même année.

À la suite de cette guerre, l'ONU sera créé, et les décisions territoriales de l'Europe et de l'Asie seront prises. Il y aura le procès de Nuremberg et le procès de Tokyo, ainsi que l'occupation de l'Allemagne.

 

Liens dans le spectacle : Kristina est une enfant volée par des SS au profit d'une famille allemande qui a perdu des enfants durant la guerre. A la fin de la Guerre, une américaine vient la récupérer pour la rendre à sa famille, or celle-ci ayant été détruite, Kristina est envoyée au Canada, dans une famille d'accueil, stricte et particulièrement rigide.

L'intrigue du spectacle sur le Lebensborn est enfin dévoilé. La compréhension des problèmes comportementaux de chaque enfant de cette famille est enfin possible.

 

Le Lebensborn ( fontaine de vie ) :

 

Le mot « lebensborn » est formé à partir du mot « leben », vie et du mot moyenâgeux « born » qui veut dire source. On peut le traduire par « fontaines de vie ».

On appelle « lebensborn » des maternités crées par les nazis pour y « produire » des enfants de « race aryenne pure ». Plutôt que « maternités », il serait plus juste de les appeler « haras humains ».

L’idée des nazis est de sélectionner et d’accoupler les parents en choisissant :

. Un S.S. grand, blond, aux yeux bleus, représentatif de l’idéal de la « race aryenne ».

. Une femme allemande, blonde, solide

Certains soldats aryens étaient retirés du front quand ils étaient les derniers mâles de leur famille pour qu’ils aillent faire des enfants. Ces ordres étaient donnés par le chef de la S.S. Heinrich Himmler.

Une fois l’accouplement fait comme pour des animaux le père s’en va. La mère accouche au bout de neuf mois, mais l’enfant lui sera enlevé (elle n’est là que comme une femelle reproductrice) pour être confié à une maison d’éducation nazie où Hitler espère former l’élite de la « race aryenne ».

Les enfants élevés dans ces conditions, sans l’amour de leurs parents, vivront un véritable drame.

Dans les actes de naissance, on rayait les mentions « Vater » et « Mutter » (père et mère) car les enfants du Führer n’ont pas besoin de parent.

Après la guerre, ces enfants de personne auront du mal à faire leur vie. Ils devront chercher toute leur vie qui ils sont.

Mais dans les enfants victimes des lebensborn, il y a aussi les enfants enlevés à leurs parents en Tchécoslovaquie, en Pologne, en Yougoslavie, en URSS. Ils étaient sélectionnés par les S.S. pour leurs caractères physiques « racialement valables » et élevés dans des lieux particuliers pour les « germaniser ». Ils furent plusieurs dizaines de milliers d’enfants, peut-être, dans ce cas.

Un taux de suicide particulièrement élevé marquera cette génération qui devait, selon les théories nazies, devenir l’élite de la « race aryenne nordique ».

 

 

 

Sources :

 

André BRISSAUD, « LEBENSBORN ET AHNENERBE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 7 novembre 2014. URL : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/lebensborn-et-ahnenerbe/

 

http://www.parnas.fr/spip.php?rubrique60

 

https://www.youtube.com/watch?v=CP21Nh76F6M

Aliette ARMEL, « HUSTON NANCY (1953- ) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 7 novembre 2014. URL : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/nancy-huston/

http://www.histoirealacarte.com/carte/8-seconde-guerre-mondiale-1939-1945.php

 

 

http://blogs.rue89.nouvelobs.com/echos-histoire/2014/07/29/petite-histoire-de-la-palestine-pour-les-nuls-233313

 

 

http://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Lignes-de-faille-Integrale/ensavoirplus/

 

 

Pour aller plus loin :

 

http://www.lemondejuif.info/2014/07/video-conflit-israelo-palestinien-en-dessin-anime-les-nuls/

 

http://www.thucydide.com/realisations/utiliser/chronos/guerres.htm

 

http://www.babelio.com/livres/Huston-Lignes-de-faille/10314/critiques

 

http://lewebpedagogique.com/lpierronfrancais/files/2010/10/Lignes-de-failles-analyse-pour-weblettres.pdf

 

http://cegepsherbrooke.qc.ca/~laplanan/jeteplumerai/kievrenaud/kievrenaudanalyse.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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O
On en veut encore traité de cette manière. Sympa.
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