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Le "krinomen" est un débat critique qui regroupe les étudiants d'Arts du spectacle (théâtre et danse) de l'Université Bordeaux Montaigne, de la Licence 1 au Master 2. Ce blog constitue un support d'informations sur les spectacles vus pendant l'année, ainsi que le lieu de publication d'une partie des travaux réalisés en TD de critique (critiques de spectacles, entretiens...).

Méthodologie 3 - Animer un krinomen

 

Il est impératif d’arriver en avance afin de préparer l’espace pour la séance, mettre en place le matériel et le tester, se mettre en condition… Pour accéder à la salle, si elle n’est pas ouverte à votre arrivée sur les lieux, il vous faut faire appel à une personne de l’accueil de la MdA ou à son régisseur, Etienne Coussirat (au bureau MdA 109) ; ou bien, si le krinomen se déroule à la MdE, à une personne du service culturel, dont les bureaux sont situés à l’étage de la MdE. Enfin, vous pouvez utiliser le matériel présent (micros, vidéoprojecteur et lumières) et apporter le vôtre si besoin (ordinateur, accessoires, etc.).

 

 

Sous-groupe chargé de la recherche documentaire et de l’animation

 

 

Les animateurs de la séance sont les garants de la bonne tenue du débat, l’enseignant responsable jouant « simplement » le rôle de modérateur du débat, si et quand cela s’avère nécessaire, et intervenant a minima. Leurs fonctions sont les suivantes :

 

  • amorcer le débat sous une forme libre, collective et inventive ;

 

  • se présenter rapidement en précisant les rôles de chacun, puis laisser se présenter les chargés de la recherche documentaire (ou l’inverse !) ;

 

  • annoncer les règles du débat (les règles de prise de parole : se signaler pour se faire donner la parole, parler distinctement et assez fort pour être entendu… ainsi que d’autres règles de votre choix, si vous le souhaitez) ;

 

  • distribuer la parole et la reprendre quand elle demande à être clarifiée ou aidée, au besoin en posant une question et/ou en proposant une reformulation ;

 

  • faire décrire le spectacle (ou l’objet) sur lequel le débat va porter, pour engager ce dernier ;

 

  • conduire et recentrer le débat lorsqu’il dérive ou dérape (avec de la fermeté au besoin !), pour qu’il ne devienne pas anarchique, ou égocentrique/égotique (voir la caractérisation de ces types de débats dans « Méthodologie 1 - Participer au krinomen ») ;

 

  • faire ressortir les points d'accord et de désaccord entre les participants qui se sont exprimés, et énoncer les conclusions provisoires ou partielles aussitôt qu'elles peuvent être établies (et impérativement à la fin de chaque axe de débat), pour éviter le débat chronique (voir « Méthodologie 1 - Participer au krinomen ») ;

 

  • apporter à plusieurs reprises au cours du débat (et en amont dans l'amorce) des informations, sous différentes formes (à l'oral ou via un support textuel, audio, visuel ou audio-visuel) et aux moments opportuns (pas des plombes après une intervention qui appelle cette information, ni trop en amont car trop d'information gêne la réflexion et l'expression spontanée). Les animateurs ont aussi une fonction pédagogique à ne pas négliger. Les recherches documentaires ne sont pas dissociées du débat et doivent y être réinvesties, pour éviter le débat anémique (voir « Méthodologie 1 - Participer au krinomen »)  !

 

  • veiller à ce que, parmi les différents temps de la séance (amorce, description et analyse critique), aucun n’empiète trop sur les autres (attention en particulier à la description, qui est souvent partielle ou imprécise, ou bien traînante, poussive et trop éclatée !) ;

 

  • conclure le débat en relevant les questions non résolues et en proposant des pistes pour prolonger la réflexion.

 

 

Il s’agit de faire en sorte de ne pas tomber dans :

 

  • le débat anarchique, qui se déroule sans fil conducteur et vogue à la dérive, chacun énonçant des idées sans les relier à celles qui précèdent ou sans tenir compte de la progression globale du débat ;

 

  • le débat anémique, qui tourne en rond ou s'essouffle très vite (ceci pouvant arriver à propos de certains spectacles ou sujets sur lesquels on n’aurait pas grand-chose à dire… si les étudiants responsables de la séance n’avaient pas prévu du matériel de secours – donc prévoyez de quoi relancer la machine si elle s’essouffle !) ;

 

  • le débat chronique, qui s'éternise, sans cesse alimenté par de nouvelles interventions sans que l'on ne puisse dégager des conclusions, même provisoires ou intermédiaires ;

 

  • le débat égocentrique ou égotique, dans lequel chacun raconte seulement son vécu, son ressenti, sans donner d’ampleur à son propos ni l’ouvrir à d’autres horizons que le sien. Le débat critique ne doit pas sacrifier à l’analyse et les participants ne pas s’en tenir à des opinions ou impressions personnelles sans arguments ou développements.

 

 

Les responsabilités des animateurs sont donc plurielles et le travail d’animation n’est pas aisé, ce qui rend nécessaire une répartition des tâches entre les différents membres du sous-groupe. Il s’agit ainsi pour le sous-groupe RDA de désigner en son sein (et d’annoncer en début de krinomen, après ou avant l’amorce, les fonctions de chacun) :

 

  • une personne chargée de la description analytique du spectacle (ou de l’objet traité), en deux temps : un temps de description pris en charge par un petit nombre d'intervenants qui, en réponse aux questions posées par l’animateur, devront décrire, dans cet ordre : les éléments visuels (espace scénographique, décors, lumières), les corps (présence, jeu, danse, geste), les éléments sonores (musiques, voix et sons), enfin la matière narrative (trame/fable, quand il y en a une) ; puis un second temps d’analyse d'une scène/d'un tableau du spectacle qui intègre plusieurs des éléments décrits. Cette partie, préparée en avance, doit être claire et précise, si possible soutenue par une image (photo, plan, etc.).

 

  • cette même personne est chargée tout au long de la séance de l’attribution de la parole aux participants et de la gestion du temps. Cet animateur doit être attentif aux réactions des participants afin de repérer qui souhaite intervenir (c’est donc seulement à lui qu’il faut se signaler quand on veut parler !). Il doit également regarder régulièrement l’enseignant responsable du groupe afin de repérer ses éventuelles demandes d’accélération du débat (via un code gestuel : un bras tirant une sonnette d’alarme).

 

  • une personne chargée du premier axe du débat, i.e. chargée de mener et recadrer le débat si besoin, donc de poser les questions, de reformuler ce qui le nécessite, de fournir du matériel informatif et réflexif aux participants, enfin de poser les conclusions intermédiaires du débat ;

 

  • une personne chargée du deuxième axe du débat (donc des mêmes tâches que la personne chargée du premier axe) ;

 

  • une personne chargée du troisième axe du débat (donc des mêmes tâches que la personne chargée du premier axe).

 

 

Cette répartition, qui clarifie le rôle de chacun, vise à améliorer le déroulement du débat et à éviter que certains ne laissent leurs camarades assurer le travail à leur place. Ceci ne signifie pas qu’une fois la partie dont il est responsable passée, il n’a plus rien à faire… En effet, chaque responsable d’axe a en charge la bonne conduite non seulement de « sa » partie mais aussi, dans une moindre mesure, de celles des autres ; donc si, à un moment donné, un animateur se trouve « en panne », il peut demander l’aide d’un autre animateur, qui peut alors, par exemple, poser une question ou proposer une reformulation pour dépanner l’animateur en détresse. Cela nécessite donc un esprit de solidarité entre vous et le maintien de votre attention tout au long de la séance.

 

 

Quelques précisions sur les questions, à présent, en commençant par trois règles de base :

 

  • préférez les questions ouvertes aux questions fermées, lesquelles enferment dans une alternative (oui/non) ;

 

  • posez des questions qui amènent une prise de position nette et la défense d'un point de vue, des questions clivantes aptes à susciter ou stimuler le débat (sinon, on tombe facilement dans de la description/narration purement personnelle et refermée sur elle-même) ;

 

  • posez des questions resserrées et simples (pas deux questions fusionnées en une !) mais problématisées. Et gardez des questions secondaires sous le coude, en cas de besoin (si votre première question fait flop, ou si le débat ne prend pas mais s'épuise vite).

 

Si le débat s’essouffle, posez d’autres questions et sortez votre trousse de secours.

 

  • Si personne ne répond à votre question, ne précipitez pas les réponses, assumez le silence et reformulez la malheureuse question.

 

  • Rebondissez sur les dires des uns pour relancer les autres dans la parole, faites-vous relai entre les étudiants.

 

  • Insistez sur les questions qui vous paraissent essentielles et auxquelles les participants n’ont pas répondu, et sachez abandonner les autres en cas d’échec.

 

  • Si le débat s’essouffle malgré les questions, passez au thème suivant, lisez un extrait de texte, projetez un extrait de captation… bref utilisez votre matériel de secours pour relancer la discussion.

 

 

Concernant votre attitude en séance, il s’agit de vous montrer avenants et alertes, de ne pas afficher de parti pris qui vous place dans une posture d’autorité et bloque le débat, ainsi que de s’abstenir de toute réflexion déplacée ou de tout jugement sur une intervention. Si vous n’êtes pas d’accord avec ce qui a été dit par un (ou plusieurs) participant(s), veillez à ne pas donner votre avis personnel, mais à rester sur le mode interrogatif.

 

Par ailleurs, attention à votre manière de vous tenir et de vous adresser aux participants : la tonicité et l'enthousiasme des animateurs sont essentiels dans la tenue du débat : s'ils/elles ne sont pas dynamiques, les participants ne risquent pas de l'être non plus...

 

Enfin, efforcez-vous d’être rigoureux, dans votre expression comme vis-à-vis de celle des participants, n’hésitez pas à demander à un étudiant de reformuler sa pensée, de préciser sa description, d’expliquer un point de vue...

 

 

 

Sous-groupe chargé de la recherche de terrain et de sa restitution

 

 

Si les chargés de la recherche de terrain n’ont pas à animer le débat (ce n’est pas leur rôle), ils ont tout de même à assurer une fonction importante durant le krinomen : celle d’apporter de la matière pour la réflexion et le débat ; et pour ce faire, ils ont aussi à s’entendre avec les animateurs, de manière à insérer leurs interventions aux bons moments, durant la séance.

 

Il s’agit donc pour le sous-groupe RtR de travailler avec le sous-groupe RdA, au moins à certaines étapes de la préparation du krinomen : plus précisément, il s’agit pour les chargés de la recherche de terrain de sélectionner les résultats et les propos qu’ils souhaitent exposer en séance, puis de « caler » avec les animateurs toutes les interventions dont la place dans le déroulé de la séance peut être fixée en amont. Pour les autres interventions (celles susceptibles de compléter des propos de participants, qui sont peu prévisibles par nature), c’est au sous-groupe RtR de décider, au cours du krinomen, lesquelles faire et à quels moments. Mais attention : une telle improvisation demande de la préparation (lire et relire votre écrit pour travailler la matière, sélectionner et classer les propos ou résultats à retenir, sur-/souligner et annoter/indexer les passages retenus), pour apporter des résultats ou livrer des propos intéressants, aux moments opportuns (pas des plombes après une prise de parole qui appelle une intervention de votre part, ni trop en amont pour ne pas gêner la réflexion et l'expression spontanée des participants).

 

 

Avant toute intervention de votre part et dès le début du krinomen (après ou avant la présentation des animateurs), vous avez à vous présenter et à présenter vos recherches. Durant le krinomen, vous pouvez fournir une aide technique ponctuelle aux animateurs, si besoin et suivant ce que vous aurez collectivement décidé et dessiné durant la préparation.

 

Mais votre travail, durant la séance, est surtout de restituer les fruits de vos recherches de terrain, à l’oral et à l’aide des supports que vous aurez préparés (transcription de paroles imprimée ou vidéo-projetée, photos, enregistrements audio ou vidéo… si toutefois vous en avez eu l’autorisation de diffusion de la part des personnes photographiées/enregistrées/filmées). L’exposé de ces résultats, des propos que vous rapportez, doit être intéressant et vivant ; il vous faut aussi, lors de vos différentes interventions, être très précis quant aux informations que vous énoncez (préciser quel type d’enquête a été mené, avec qui, à quel endroit, à quel moment, etc.).

 

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