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Le "krinomen" est un débat critique qui regroupe les étudiants d'Arts du spectacle (théâtre et danse) de l'Université Bordeaux Montaigne, de la Licence 1 au Master 2. Ce blog constitue un support d'informations sur les spectacles vus pendant l'année, ainsi que le lieu de publication d'une partie des travaux réalisés en TD de critique (critiques de spectacles, entretiens...).

« Princesse Vieille Reine ou la désillusion du "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants" », par Cassandre Duflot

 © Richard Schroeder

© Richard Schroeder

Marie Vialle, qui interprète ce texte de Pascal Guignard, nous présente dans ce spectacle cinq contes de princesses. La première est une jeune femme qui, pour sauver son prince après une folle nuit d'amour, porte ce dernier sur ses épaules. La seconde, petite enfant violée et abusé par un prince qui a tué toute sa famille est menacée par la princesse et les amantes de ce dernier. Le troisième conte fait écho à un amour impossible et déchu entre un Prince et la fille du gouverneur du Japon. Puis arrive la quatrième histoire qui montre une princesse sauvage appréciant plus le contact félin que princier. Et enfin l'ultime et tant attendue, la vieille, sénile qui a perdu toute notion du temps, et nous avec. Ces histoires vendues comme des sonates, qui n'en sont pas, sont écrites pour Marie Vialle. Ponctuées de quelques formes poétiques parcimonieuses, de pointes d'humour et de quelques revendications féministes ne saura pas vous transporter au Pays des Merveilles.

 

 

Marie Vialle, princesse fort jolie, interprète toutes ces histoires seule, dans sa propre mise en scène. La question que nous pourrions nous poser alors serait : a-t-on besoin d'un regard extérieur pour se mettre en scène, et ainsi avoir le recul nécessaire pour un travail abouti ? Je pense que la réponse peut être double. Mais si elle est positive, dans ce cas, il faut sans aucun doute avoir sa marraine la bonne fée pour nous conseiller. Ici elle n'a pas était assez présente. Marie Vialle a su produire un effet sur le premier conte. Mais la suite se perd dans des expériences de voix.

 

 

Outre l'aspect désagréable que m'a provoqué cette mise en scène et ce jeu d'acteur. La scénographie fort simple se résume à un sac en toile plastifié blanc avachi en milieu de scène, faisant office de coffre à jouet duquel sortent différentes robes, costumes, et autres accoutrements que notre princesse enfile les uns après les autres au fur et à mesure que les comptes et le temps passent. Cela dit, un tapis de danse miroitant crée un bel effet esthétique, faisant écho à un miroir d'eau avec lequel elle joue une fois. Le vrai passage poétique de cette pièce fût sans aucun doute l’enfilage du kimono en soie dans le troisième conte, celui de la fille du Gouverneur du Japon : tout en racontant son histoire, la princesse tire un long tissu, qu'elle enroule autour d'elle-même.

 

Dans l’ensemble, les costumes sont agréables à voir, bien choisis et joliment mis en scène. D'ailleurs, ils agrémentent cette scénographie simple car ils permettent la création d'espaces en images que la comédienne déstructure presque aussitôt. C'est un spectacle qui offre plus à voir qu'à entendre malgré une certaine musicalité rythmée et répétitive. On tourne en rond, tout comme cette princesse qui évolue circulairement dans son espace.

 

 

Il y a donc un travail fort appréciable pour une gestuelle douce et un corps mis en valeur dans une certaine pudeur. Mais nous avons en face de nous une petite fille qui joue dans sa chambre. Attendrissante, mais pas vraiment touchante. Le temps passe pour cette princesse, mais il semblerait pas assez vite en tant que spectateur. Un spectacle qui aurait été bien beau et appréciable en photo dans une galerie, en triptyque, mais point plus.

 

 

 

Cassandre DUFLOT

 

 

 

Distribution :

 

Auteur : Pascal Quignard

Metteur en scène et interprête : Marie Vialle

Scénographie & costumes : Chantal de la Coste

Lumières : Jean-Claude Fonkenel

Sons : Pierre Avia

Collaboration artistique : Julie Guibert

 

Co-production :

 

Production Sur le bout de la langue / Marie Vialle

Direction de production Emmanuel Magis, Anahi

Coproduction Théâtre du Rond-Point, Paris – Théâtre Garonne, Scène européenne, Toulouse – Bois de l’Aune, Aix-en-Provence – Équinoxe, Scène nationale de Châteauroux

Avec le soutien de La Chartreuse, Villeneuve-lès-Avignon, et de la DRAC Rhône-Alpes – Ministère de la Culture et de la Communication

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