Débat sur les politiques culturelles, avec Pierre Miglioretti

Rédaction de l'avant-papier :  Maxime Gentieu, Calypso Buijtenhuijs et Charlotte Lafond

Depuis le 28 juin 2007, Bordeaux est inscrite sur la liste de patrimoine mondial de l’UNESCO (organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture).

Le krinomen du 4 décembre se propose de profiter de l'actualité électorale de Bordeaux –  les municipales de 2014 – pour réfléchir sur la place de la culture dans les politiques locales en se basant sur les programmes des principaux candidats aux élections de mars prochain. Nous aborderons le sujet des politiques culturelles municipales en accueillant Pierre Miglioretti, diplômé de l’institut d’étude politique de Strasbourg et titulaire d'un master d’ingénierie culturelle à Bordeaux 3. Son mémoire de master portait sur la candidature de Bordeaux en tant que capitale européenne de la culture. Sa thèse a pour objet les politiques culturelles métropolitaines dans quatre villes d’Europe, dont Bordeaux.

Un petit point historique

Depuis les lois de décentralisation Deferre de 1982 - 1983, les collectivités locales ont la capacité à intervenir dans le domaine culturel. Celles-ci ont désormais la possibilité facultative de s’investir dans l’entretien du patrimoine, les actions culturelles (telles que lectures publiques, festivals de musiques, etc.). Une municipalité peut donc financer des structures culturelles comme les bibliothèques, les conservatoires et les théâtres, par exemple celui du Théâtre des Quatre Saisons qui est entièrement financé par la ville de Gradignan. Elles peuvent également apporter un soutien de manière indirect, en finançant des structures de droit privé,  par exemple des SCOP (sociétés coopératives ouvrières de production), comme le Glob, ou des associations, comme la Boîte à jouer.

La culture est alors un enjeu politique, puisque les municipalités ont, entre autres, les moyens de favoriser l’accès des jeunes à la culture, l’insertion des artistes en formation dans le milieu professionnel et leur développement à l’international. La diversité de leurs actions s’est étendue mais leur objectif premier est-il le développement de la culture ?

Les enjeux à venir

Le 23 et 30 mars 2014, auront lieu à Bordeaux les élections municipales. Différents partis présenteront des listes de candidats, Alain Juppé, actuel maire de la ville, et son principal opposant, Vincent Feltesse, candidat PS, ont constitué des lignes de programme claires dans le domaine de la culture. Nous nous pencherons donc principalement sur ces deux candidats. Vincent Feltesse a pour volonté de réorganiser les investissements au profit de projets de proximité (rééquilibrer les équipements sportifs et culturels de la CUB) ; tandis qu’Alain Juppé a pour but de débloquer des fonds de soutien à la création bordelaise (entre 150 000 et 500 000 euros). Ce dernier souhaite également créer une ouverture vers l’Europe en favorisant les jumelages et encourager l’ouverture de nouveaux médias culturels avec la création notamment de festivals et de divers événements lies à la culture.

Les politiques semblent tendre à un embellissement du patrimoine actuel et futur, afin que Bordeaux augmente son capital culturel. Mais quels seront leurs réels investissements face à d’autres enjeux politiques tels que l’emploi, favorisés par les candidats ?

Nous vous invitons à consulter notamment les sites web des deux principaux candidats : http://www.juppe2014.fr/ et http://www.vincentfeltesse.fr/.

Sources :

· Approches de la scène contemporaine, cours de Marion Denizot, université Rennes 2

· Programmes électoraux PS et UMP pour les élections municipales 2014 à Bordeaux