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Le "krinomen" est un débat critique qui regroupe les étudiants d'Arts du spectacle (théâtre et danse) de l'Université Bordeaux Montaigne, de la Licence 1 au Master 2. Ce blog constitue un support d'informations sur les spectacles vus pendant l'année, ainsi que le lieu de publication d'une partie des travaux réalisés en TD de critique (critiques de spectacles, entretiens...).

Machine Feydeau - Georges Feydeau, Yann-Joël Collin

 

Rédaction de l'avant-papier : Océane Croce, Jeanne Mahot, Emeline Pallatier et  Pauline Vic

 

Machine Feydeau

D’après Georges Feydeau

Mise en scène de Yann-Joël Collin

Du 19 au 23 novembre au Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine 

Distribution : Inès Cassigneul, Lucas Chemel, Giulia Deline, Zoé Gauchet, Jonathan Harscoet, Nanydji Ka-gara, Christophe Montenez, Ninon Noiret, Jules Sagot, Manuel Severi, Yacine Sif el Islam et Juliet Teuf. Tous élèves de la deuxième promotion de l’Ecole Supérieure du Théâtre de Bordeaux en Aquitaine.

Collaboration artistique : Eric Louis

Dramaturgie : Pascal Collin

Scénographie et costume : Lucie Hannequin

Vidéo : Grégory Martin

 

 

Machine Feydeau se compose de quatre extraits de vaudevilles de Feydeau : Notre futur, Tailleur pour dames, L’homme de paille et Dormez je le veux.

 

Georges Feydeau (1862-1921) est un auteur de théâtre français qui est célèbre pour ses vaudevilles particulièrement rythmés. Il grandit dans une famille aisée et se tourne vite vers le théâtre. Tailleur pour dame, qui sert de trame principale dans Machine Feydeau, est son premier succès et une de ses pièces les plus connues encore aujourd’hui. Si Feydeau se démarque des autres auteurs de vaudevilles, c’est non seulement parce que ses comédies sont très vivantes, mais aussi parce qu’il a été l'un des premiers à s’intéresser de façon plus approfondie à la psychologie des personnages, donnant ainsi un second souffle au genre cette affirmation reste toutefois à modérer puisqu’il est admis que le comique résiste au jeu psychologique. Entre jeu et critique sociale, ses pièces critiquent les conventions de la vie bourgeoise des français de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Il meurt en 1921.

 

Les comédiens. La troupe jouant Machine Feydeau se compose de 12 jeunes comédiens qui viennent d’être diplômés de l’ESTBA, après trois ans d’études. Cette pièce est donc leur spectacle de fin d’année. Le metteur en scène, Yann-Joël Collin, a pris la décision d’utiliser plusieurs pièces de Feydeau afin d’équilibrer au mieux les rôles et de faire en sorte qu’il n’y ait pas un grand rôle principal et plusieurs rôles secondaires.

 

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  © France 3/ Culturebox (capture d’écran)

 

 

Yann-Joël Collin a été formé à l'école du Théâtre National de Chaillot. Il a également par la suite travaillé à la Comédie-Française avec Jean-Pierre Vincent et Georges Lavaudant. En 1988, il intègre la compagnie Le Théâtre Machine dirigée par Stéphane Braunschweig. Il y restera jusqu’en 1991. Il est très vite attiré par la mise en scène et fera ses débuts en tant qu’assistant auprès d'Anne Alvaro pour le spectacle Le Journal de Janos de John Berger. Il est aujourd’hui directeur de la compagnie La Nuit surprise par le jour, fondée en 1993.

 

 

La pièce commence quand l’une des comédiennes, assise au premier rang avec le public, dit : « lumière ! ». La lumière se fait dans la salle et le spectacle débute avec un extrait de Notre Futur. La comédienne est au début seule en scène, elle raconte qu’elle a rencontré un homme et que celui-ci l’a demandée en mariage. Elle s’adresse directement au public. Arrive ensuite une autre comédienne qui joue le rôle de sa cousine. Elles discutent toutes deux, on comprend que sa cousine est amoureuse d’un homme qui semble également l’apprécier. Les deux comédiennes continuent toujours à s’adresser au public à chacune de leurs répliques. La discussion se poursuit jusqu’au moment où la cousine dévoile le nom de celui qu’elle convoite. Il apparaît alors que les deux jeunes femmes ont été approchées par le même homme. Elles se disputent puis l’une d’elles attrape un journal et lit que ce même homme vient, en réalité, d’épouser une autre femme. La scène se termine ainsi.

 

Durant toute la durée de la pièce, la scène sera toujours à la même hauteur que le public, ce qui crée un lien avec celui-ci. Il n’y a pas de différence de niveau entre les acteurs/personnages et les spectateurs. La scénographie changera plusieurs fois au cours du spectacle. Au début, on trouve sur scène quatre portes : deux en avant-scène et deux en fond de scène. Le rideau de fer qui se trouve en fond de scène est fermé et un écran relié à une caméra est suspendu en fond de scène.

   

 

 

A la fin de Notre Futur, le rideau de fer s’ouvre. On aperçoit alors la grande porte du fond de scène qui sert à amener les décors et au loin, on peut voir le hall et l’une des entrées du TnBA. Dans la fumée et sur fond de musique, les comédiens entrent en scène et une comédienne chante la chanson pop qui est diffusée, en traduisant les paroles en français. Tous les autres comédiens sont auprès d’elle, ils chantent et dansent. A la fin de la chanson, l’assistant du metteur en scène qui se trouve en régie appelle chacun des acteurs par leur prénom et lui attribue un rôle pour la pièce suivante, Tailleur pour dames.

 

Ce vaudeville raconte l’histoire d’un médecin qui trompe sa femme. Un jour, le domestique se rend compte que cet homme a passé la nuit dehors. Le temps que celui-ci rentre, sa femme s’aperçoit qu’il a découché et pense qu’il l’a trompée. Mais lorsqu’il rentre, il lui raconte un mensonge et lui fait croire qu’il était avec un patient, ce même patient qui vient d’arriver chez le médecin. Par la suite, la belle-mère vient leur rendre visite et se rend compte que quelque chose ne va pas. Elle défend sa fille qui, entre-temps, s'est rendu compte que son mari la trompait vraiment. Le mari infidèle se retrouve en cachette avec sa maitresse chez une ancienne tailleuse. On sait alors que sa maitresse est également mariée. Son mari arrive chez cette tailleuse en pensant que sa femme se fait faire une robe. Le médecin se fait ainsi passer pour un couturier. Par la suite, ce même homme revient chez « cette tailleuse », mais cette fois-ci avec sa maitresse, celle-ci étant en réalité la femme du patient, qui s’était enfuie avec un autre homme quelques jours après son mariage. Tout se sait, les comédiens se courent après pour tenter d’arranger les choses et de rétablir de l’ordre. Finalement, tout rentrera dans l’ordre et chacun repartira avec sa femme.


Durant cette pièce, les acteurs s’adressent également toujours au public, même lorsque l’une de leurs répliques est adressée à un personnage. La scénographie est encore composée de quatre portes. Lorsque les comédiens sont appelés par l’assistant du metteur en scène pour qu’il leur attribue leur rôle, celui-ci leur dit également quels accessoires amener et à quel endroit les placer sur scène. Tous les comédiens partent donc chercher un canapé, un fauteuil, une table, deux chaises, une horloge, un vase... Tous ces éléments de décors sont des objets qui appartiennent au TnBA. L’écran vidéo est en marche et une caméra est installée dans le hall du TnBA et devant laquelle les acteurs repassent toujours avant d’arriver sur scène. Souvent, des acteurs sont en scène tandis que d’autres sont hors scène, mais ils gardent toujours un lien avec les spectateurs grâce à cette caméra.

   

   

Commence ensuite L'Homme de paille. Alors que le décor est mis de côté, l'œil est attiré par l'écran sur lequel nous suivons deux hommes poursuivis par la caméra. L'un et l'autre souhaitent postuler en tant que futur mari d'une politicienne, afin de devenir président grâce aux instructions de celle-ci, qui ne peut être présidente elle-même. Nous suivons ces deux hommes dans leur course poursuite contre la montre pour être le premier à charmer la belle. Dans cette partie, la scénographie de portes est laissée de côté pour faire place à une course dans les couloirs du TnBA, de l'accueil aux toilettes. Via la caméra, nous suivons les acteurs jusqu'à leur entrée sur scène dans le noir, où ils sont éclairés par des poursuites.  Les personnages arrivent tous deux au même moment et chacun d'eux pense, malgré leur costume et leur physique masculins, que la politicienne est l'autre, celle-ci étant tellement laide qu'elle ressemble à un homme. Que ce soit à cause du manque de lumière ou de leur naïveté, chaque personnage prend l'autre pour la femme qu'il veut épouser.

 

Commencent alors des négociations pour ce mariage, sans oublier une porte de sortie: le divorce. Puis se mêlent leurs lumières à travers une "danse de l'amour" aussi drôle que loufoque : les ombres s'entremêlent jusqu'à ce que les personnages se lient par un baiser, pour ensuite découvrir qu'aucun d'eux n'est la femme que l'autre imaginait. Tout se termine sur cette levée de quiproquo. Les deux hommes tentent de cacher leur malaise en lançant l'entracte. La lumière se fait dans la salle.

 


Arrive la deuxième partie de la soirée. Avant même que le spectacle ne commence, on peut voir un changement dans la scénographie. Les deux premières portes restent au premier plan et à celle du deuxième plan s'ajoute une troisième porte au centre, qui crée un mur en continu. Pour tout décor, devant ce mur, une simple table avec deux chaises. Et arrive la dernière pièce, Dormez je le veux, relatant le stratagème qu'a trouvé un domestique pour moins travailler : il hypnotise son maître et lui fait faire ses propres corvées pendant que lui se repose. Pourtant, malgré son plan parfait pour ne rien faire de ses journées, un mariage vient tout chambouler et complique la vie bien tranquille de ce domestique.


Dans cette pièce, deux points de vue s’opposent : celui de l'avant-scène, devant le mur, que la salle perçoit directement, et celui du fond, que le public capte grâce à la camera positionnée derrière ce mur et qui retransmet en direct ce qui se passe dans cette partie de la scène une salle qui est le "repère" du domestique, d’où il dévoile comment il manipule son maitre. Fixant le spectateur avec un air malicieux, il commence : c'est l'heure de l'hypnose, la lumière devient plus sombre, seul le maitre est éclairé, il a le regard vide et obéit à son domestique. Rien n’arrête le domestique : même quand la sœur de son maître arrive, il se met à la manipuler et souhaite mettre fin au mariage qui se prépare.


Au fur et à mesure, Dormez je le veux s'entremêle avec la pièce Tailleur pour dames, et la représentation se termine avec la fin de Dormez je le veux.

 

 

Machine Feydeau est une véritable machine du début à la fin: les acteurs sont manipulés au début tels des pantins, pour finir manipulés à la toute fin de la pièce avec la réplique « Je suis minable ». Les spectateurs aussi ont été manipulés dans cette histoire pleine de rebondissements. Le spectateur devient acteur de la pièce et ne peut que subir cette histoire.

 

 

 

 



**********

 

Retranscription remaniée de l'entretien avec l'équipe artistique :

 

Ce spectacle est issu d’une rencontre entre Yann-Joël Collin et la deuxième promotion de l’Ecole Supérieure du Théâtre de Bordeaux en Aquitaine. A l’origine, il s’agit d’une sortie d’atelier pour les quatorze élèves de l’école. L’idée était donc de trouver une pièce qui puisse “servir” les quatorze comédiens, sur le plan pédagogique, sur le plan du jeu et sur le plan du spectacle.


Le choix du metteur en scène s’est porté sur Georges Feydeau, d’abord par envie personnelle mais aussi par curiosité, car le registre du vaudeville était assez éloigné de ce que les comédiens avaient pu étudier durant leur scolarité à l’E.S.T.B.A.. Pour Yann-Joël Collin, peu importait que les comédiens soient des élèves ou des comédiens confirmés. Bien sûr, l’expérience joue toujours pour la réalisation d’un spectacle mais l’enjeu étant, ici, spectaculaire et pédagogique, Yann-Joël Collin s’est appuyé sur la personnalité et les propositions des élèves-acteurs afin que le spectacle devienne vraiment leur projet, et non pas qu’ils le vivent uniquement comme une sortie d’atelier de fin d’études (par exemple la musique de Matrix a été suggérée par l'un des comédiens).

 

 

Comment trouver une pièce à quatorze personnages pour faire jouer quatorze comédiens à part égale ?

 

Différentes pièces de Feydeau présentent de nombreux personnages mais plusieurs d’entre eux ne sont que des petits rôles. Yann-Joël Collin voulait, à l’origine, monter Tailleur pour dames car c’était une pièce qui l’intéressait depuis longtemps. Malheureusement, cette pièce ne comportait pas la distribution attendue ; il a alors décidé d’effectuer le montage de plusieurs pièces de Feydeau : Notre Futur, Tailleur pour dames, L’homme de paille et Dormez je le veux. Le montage de ces pièces permet de donner du texte à tous les comédiens. Depuis la sortie d’atelier, en juin dernier, deux des comédiens ont dû quitter la pièce pour raisons professionnelles (ils sont en stage à la Comédie Française), donc leurs répliques ont dû être redistribuées entre les autres comédiens. C’est ainsi que Yacine Sif El Islam qui, au début, ne tenait que le rôle d’Etienne dans Tailleur pour dames, joue aussi celui de Justin dans Dormez je le veux. L’incarnation des deux valets par le même comédien permet d’ailleurs de faire un lien, de garder une cohérence entre ces deux œuvres.

 

Pour Yann-Joël Collin, l’intérêt du vaudeville réside dans le fait qu’il s’agit d’un genre théâtral totalement fou et “catalogué” ; il voulait donc casser cette image du vaudeville en travaillant sur sa mécanique (les portes qui claquent, les histoires qui s’entremêlent dans moult imbroglio complexes, etc.). Selon lui, les pièces de Georges Feydeau sont un peu le reflet de la vie décadente de l’auteur. Le vaudeville permet de faire une critique du milieu bourgeois et peut-être aussi, notamment dans cette mise en scène, du théâtre lui-même (?).

 

 

Comment rendre actifs les spectateurs ?

 

L’intervention du public est un clin d'oeil historique au genre vaudevillesque et aux pièces composées dans la première moitié du XIXe, qui comportaient des couplets chantés. Collin souhaite dès le début créer une complicité entre les comédiens et le public :  les changements de décors se font à vue et, par moments, le jeu est dans la salle. Il y a une volonté très marquée de casser le « quatrième mur » pour instaurer une réelle complicité avec les spectateurs, qui correspond aux codes de l’écriture de Feydeau. Tout dans cette mise en scène et dans cette scénographie est fait pour créer cette relation scène-salle et casser les conventions théâtrales traditionnelles (ex : l’utilisation du mobilier du théâtre ainsi que du vestibule) et participe à la volonté de tisser un lien avec le public. Dans la première version du spectacle qui nous avait été proposée en juin, après l’entracte, le plateau était divisé en deux à l’aide du rideau de fer de la salle et le changement de scénographie était effectué, à la va-vite, par les comédiens. Pour des raisons pratiques, le jeu avec le rideau de fer a été arrêté : il n’y a pas de rideau de fer sur le plateau du Chaudron, où ils ont joué cet été, ce qui les a obligés à repenser la scénographie, d’où la présence, actuellement, à mi-plateau, de cette longue palissade qui crée un double espace de jeu, et sur laquelle est projetée l'image (captée en direct) de qui se passe en fond de scène. Cette palissade participe donc à la mise en scène et au plaisir du public. La vidéo offre une mise en jeu de l’espace, elle renforce l’effet comique car elle donne la possibilité de voir les comédiens lorsqu’ils ne sont pas à la vue du public.

 

La méta-théâtralité de ce spectacle est sensible : remise en question du théâtre et de ses conventions à travers le “tout à vue”. Cette méta-théâtralité est revendiquée et accentuée, notamment par la présentation de la distribution digne d’une émission de télévision (Yann-Joël Collin prend la Star Academy en exemple). Le public doit se sentir concerné et invité à participer lui aussi à cette mise en scène, d’où l’idée d’une musique entrainante au début du spectacle et de désigner des volontaires pour réaménager le plateau avant l’entracte. Il y a une volonté affirmée d’en faire trop pour se rapprocher au mieux de l’esprit du vaudeville et garder le public en alerte.

 

Si, pour certains, la fin peut paraitre « radicale », il faut rappeler que dans les textes de Feydeau, les fins sont souvent « foireuses », selon le terme de Yann-Joël Collin, et que dans Tailleur pour dames, il n’y a pas de fin traditionnelle. Ici, le metteur en scène a choisi une fin critique avec un renversement : le manipulateur devient le manipulé, ceci étant accentué par le fait que maintenant, les deux valets sont joués par le même comédien ; depuis le début, on voit Yacine en Etienne exprimer son désir de ne plus être traité comme un larbin et à la fin, quand Yacine, cette fois en Justin, a enfin trouvé la solution à son  problème, cela donne une sorte de fil conducteur, une cohérence entre le début et la fin du spectacle. De même, il n’y a pas de réelle différence d’intention entre le prologue énergique (avec une magnifique performance de Ninon Noiret notamment) et la fin « brutale ». Quand on y regarde de plus près, on retrouve cette même intensité dans le jeu des comédiens.

 

Il faut aussi souligner que les textes de Feydeau sont très structurés. Le travail réalisé par Yann-Joël Collin et les comédiens se rapproche d’autant plus de la manière de travailler de Feydeau qu’il y a eu une réelle écriture de plateau pour la création de ce spectacle : les répétitions ont été très longues et fastidieuses parce que tout était travaillé et retravaillé directement sur le plateau de plusieurs manières, jusqu’à ce que vienne la bonne intonation, le bon geste, etc. Il y a chez lui un plaisir à travailler en groupe, en écriture de plateau : pour preuve, Eric Louis (son meilleur ami et assistant) travaille avec lui depuis plus de vingt ans.

 

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Pistes de réflexion : 

- Qu’est-ce que la méta-théâtralité apporte à la pièce ? 

 - L’espace est-il bien exploité ?

- Est-ce un vaudeville ou bien seulement une pièce qui reprend les codes d’un vaudeville ?

- Comment se crée le lien entre les acteurs et la salle ?


Sources :

Reportage de E. Galand / B Hostein-Aris / O. Pallas / E.Crémèse : http://api.dmcloud.net/player/pubpage/4e709e80f325e11e5f000025/528a33f094739951cb122d36/534b573626d944788d9b7a6436cd03c5?wmode=opaque

http://culturebox.francetvinfo.fr/la-machine-feydeau-est-en-marche-pour-le-festival-novart-a-bordeaux-145359 

http://www.theatre-contemporain.net/biographies/Yann-Joel-Collin/presentation/ 

 

 

 

 

 

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