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Le "krinomen" est un débat critique qui regroupe les étudiants d'Arts du spectacle (théâtre et danse) de l'Université Bordeaux Montaigne, de la Licence 1 au Master 2. Ce blog constitue un support d'informations sur les spectacles vus pendant l'année, ainsi que le lieu de publication d'une partie des travaux réalisés en TD de critique (critiques de spectacles, entretiens...).

Médée - Euripide / Laurent Fréchuret

Création au Théâtre de Sartrouville et des Yvelines–centre dramatique national du mardi 6 au vendredi 23 octobre 2009 et présenté au Théâtre des 4 Saisons de Gradignan le 5 novembre 2009.

Avec : Thierry Bosc, Jean-Louis Coulloc’h, Takumi Fukushima, Catherine Germain, Dominique Lentin, Mireille Mossé, Jean-François Pauvros, Martin Selze, Zobeida
Les enfants du film Félix Boutet et Mattéo Eustachon
Traduction : Florence Dupont
Assistant à la mise en scène : Renaud Lescuyer
Scénographie : Stéphanie Mathieu
Lumière : Franck Thévenon
Son : François Chabrier
Musique : Dominique Lentin et Takumi Fukushima
Costumes : Martha Romero
Assistante costumes : Aude Perennou
Maquillage : Françoise Chaumayrac
Chorégraphie : Thierry Thieû Niang
Cinéaste : Pierre Grange

Résumé :

Abandonnée par Jason pour la fille du roi Créon, répudiée, bannie, Médée est arrivée au bout de l'exil affectif et social. De cet anéantissement, elle va tirer la force surhumaine de se révolter. Par la puissance magique de ses mots et de ses gestes, elle va transformer sa répudiation en anti-noces. Convoquant la vengeance, la mort, l'incendie, le sacrifice de ses enfants, elle va se construire devant nos yeux, accoucher d'elle-même jusqu'à devenir une sombre divinité, qui rejoindra le Soleil, son aïeul.

Extraits du dossier de diffusion :

Quelques intuitions et visions

Laurent Fréchuret, sept 2008 :
– Humanité directe du choeur. Un choeur mouvant, contradictoire, en métamorphose, partout et en un seul lieu. Un choeur brutal et fragile, paroles et musiques…

– Il s’agit ici d’une fiction active, d’une tentative de magie dramatique, d’une initiation. Loin de la reconstitution archéologique ou de la réactualisation à tout prix (le fait divers…), Médée est une expérience scénique qui convoque hier et aujourd’hui.

– Euripide était un grand compositeur. Son texte (conservé) était l’occasion de mettre des mots sur sa musique (perdue). Nous chercherons de nouvelles pistes de composition et d’interprétation dans la création d’une musique opérante aujourd’hui. Une musique indissociable des paroles et du jeu. Le choeur sera composé d’une comédienne et d’un trio à cordes ; d’autres musiques viendront du fond de scène (la maison fermée de Médée).

– Comme pour la musique, les sons, la lumière, la scénographie et l’utilisation de l’espace seront liés intrinsèquement aux mouvements de l’action. A l’image de la maison de Médée (d’où elle sort transfigurée par la douleur contenue et où elle ne rentrera que pour tuer ses enfants), paroi opaque ne laissant qu’entrevoir et imaginer l’irreprésentable ; apparitions et visions dans l’esprit du « flou… puis plus » dont parlait Beckett.

– Nous serons les spectateurs de la construction d’un totem vivant, d’un monstre.

– Il s’agira de trouver sur scène cette « présence » que certains nomment transe, possession, afin de rendre possible une tentative de théâtre.

Catherine Germain, sept 2008 :

« J’attends sur la rive. Je suis une voyageuse immobile. Médée, je ne la connais pas. Je ne me suis pas cultivée à son sujet. Pas encore. Et j’espère qu’au moment d’entrer en scène, devant le public, je n’oublierai pas ce moment de pure ignorance où vibre juste le pressentiment dans mon corps d’actrice que quelque chose de neuf, d’entièrement neuf peut avoir lieu. Quelque chose du présent. Depuis des années, je déambule sur les plateaux des théâtres où d’autres ont laissé des traces de leur présence. Médée est un rêve que d’autres actrices ont fait avant moi. Nous, les acteurs, nous attrapons ce qui flotte dans l’air des théâtres : le parfum des personnages mais aussi celui des spectateurs. Les anciens. Les nouveaux. Pour ce rendez-vous que j’ai avec tous ces inconnus dans le noir, j’ai, à chaque fois, le désir et la peur chevillés au corps. C’est une obsession insatiable cet instant-là, ce lieu-là de notre rencontre dans le silence de la chair qui parle. Les voyages impossibles

sont les plus beaux. Celui de l’incarnation en est un. Et pour avoir éprouvé tant de fois sur scène, l’absurde réalité de mon existence, je suis prête à embarquer dans ce vaisseau-là car j’ai tendance à penser que certaines oeuvres nous mettent au monde. Pour toujours. »

 

Florence Dupont, sept 2008 :
« Le théâtre grec ou romain n'est pas le porteur d'une sagesse universelle conservée par des textes qu'il faudrait sacraliser, ces textes ne sont que la trace de spectacles particuliers et perdus comportant de la musique, de la danse et impliquant une participation intense du public. Ces textes aujourd'hui peuvent nous servir comme matériau pour inventer des spectacles d'un genre nouveau mais de notre temps. Traduire Médée d’Euripide est pour moi l’occasion d’une nouvelle rencontre avec le théâtre vivant et d’expérimenter des espaces de recherche sur la tragédie grecque. »

 

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