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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 10:37

 

Texte d’Emmanuel Darley, interprété par Jean-Claude Dreyfus, en tournée en novembre, représenté le 23 novembre au Théâtre des Quatre Saisons.

 

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© Éric Didym

 

Jean Claude Dreyfus est un comédien de théâtre, de cinéma et de télévision. Au théâtre, il créée ses propres spectacles lors desquels il joue et chante. Il a été dirigé par bon nombre de metteurs en scène, entre autres Charles Berling (Pour ceux qui restent  en 2005), Patrice Leconte (Ornifle ou le Courant d'air en 1991), Jacques Lassalle (Un dimanche indécis dans la vie d'Anna en 1980), André Engel (Le Misanthrope en 1985), Jacques Rosner (L'Étrange intermède en 1988). Il a aussi travaillé avec d’autres metteurs en scène tels que Benno Besson, Daniel Benoin ou Claude Régy.

Lors de ses travaux cinématographiques, il a collaboré avec quelques personnalités notamment Bertrand Blier (Notre histoire en 1984), Alain Corneau (Tous les matins du monde), Werner Herzog (Fitzcarraldo en 1982), Patrice Leconte (Tandem en 1987), Bernard Rapp (Tiré à part en 1996), Eric Rohmer (L’anglaise et le Duc en 2001). Depuis le film Delicatessen en 1992, il travaille régulièrement avec Jean-Pierre Jeunet.

On le retrouve en 2010 dans « Le Mardi à Monoprix » d’Emmanuel Darley mis en scène par Michel Didym, son rôle de Marie-Pierre lui a valu deux nominations aux Molières de 2010 et de 2011 pour le Molière du Comédien.



La pièce est un monologue, joué par un Jean-Claude Dreyfus travesti accompagné de Philippe Thibault à la contrebasse. Ce dernier, restant toujours côté jardin, sans jamais parler, ajoute à la dramatisation par des accords graves et répétés, parfois angoissants bien que brefs. Par cette dimension musicale, le sujet tragique est renforcé, tandis que de nombreuses touches d’ironie de la part du personnage principal se font entendre. Par le titre, le décor, les exagérations du costume, de la voix, et de la posture de Jean-Claude Dreyfus, le spectateur peut s’attendre, avant de voir la pièce commencer, à une satire de la société de consommation. Sur la scène, trois plates-formes circulaires sur trois niveaux différents arborent des couleurs rouges et blanches, pour montrer sur la plus haute marche un coussin faisant office de chaise. Le fond de scène est délimité par des rideaux à fils blancs, éclairés par derrière à la fois par un néon bleu et par des projecteurs alternant les couleurs. Ces couleurs, stables dans la première partie, se succèdent  les unes aux autres, du bleu au rouge en passant par le jaune, dans un rythme vif dès qu’on aborde le sujet du Mardi à Monoprix.

 

Le Mardi, Marie-Pierre s’occupe de son père, seul et vieux dans son appartement, depuis que Maman est morte et n’est présente plus que par des photos. Mais depuis que Jean-Pierre a décidé de se travestir en Marie-Pierre, les gens le / la regardent étrangement, parce qu’on ne sait pas « ce que c’est », les traversées des rues se ponctuent de « Bonjour, alors, c’est vous Marie-Pierre ? », de bises parfois gênées, et les dialogues avec le père consistent en des cris quémandant « Jean-Pieeeeerreeeee ! », des critiques, ainsi que des regrets qu’elle souffre à entendre. Le Monoprix, parce que c’est moins cher, est la sortie familiale, vers dix heures trente, pour cocher la liste, faire des achats en plus, attendre la caissière, dire « bonjour », et croiser des connaissances, comme tous les mardis. Alors, Marie-Pierre, en accoutrement exagéré dans sa robe rouge à fleur et son chignon, sur scène accompagnée du contrebassiste, tout de blanc vêtu, sur lequel elle s’appuie parfois, nous narre ces échanges entre le tragique et l’ironique, cette routine, ces courses de la semaine pour revenir chaque Mardi. Mais un jour, ni Jean-Pierre ni Marie-Pierre n’auront envie de revenir. Ce jour-là, ce sera fini.

 

Pour aller plus loin :

 

Le Mardi à Monoprixinterroge ce que l’on peut ressentir à la fois par le texte seul pathétique en soi, et par le jeu d’acteur parfois comique et burlesque. La mise en scène mêlant le texte et la musique interroge une fois de plus sur la pluridisciplinarité des arts. Interrogation également sur l’image, le regard des autres dans la société actuelle, et la tolérance.

 

« L’envie me vient d’écrire là-dessus. Une journée ordinaire entre le père et son / sa fils / fille. Petites habitudes. Ce que l’on se dit et ce que l’on tait. Ce que l’on accepte et ce qui est blessure? Ce qui reste d’avant et ce qui est désormais. » - Emmanuel Darley.

 

Liens :

 

-  http://www.jeanclaudedreyfus.net/theatre-jean-claude-dreyfus_le-mardi-a-monoprix_liste.html

 

-  http://www.theatre-ouvert.net/creation_spectacles.php?item.6

 

-  Article de présentation du Théâtre des Quatre Saisons.

 

Article réalisé par Pierre Comandu et Pierre Gentile.

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