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25 novembre 2014 2 25 /11 /novembre /2014 08:18

Spectacle présenté le mercredi 19 Novembre au Théâtre des 4 saisons à Gradigan.

 

Article rédigé par : Sylvie Nolden - Héléna Tahar - Sarah Tourtelot - Emila Gilly-Grellier

 

L'article est en cours de réécriture

 

Le cadre

 

Les Aveugles, mis en scène par Bérangère Vantusso, a été diffusé dans le cadre du festival NovArt. Ce festival présent dans la CUB est dédié à la création contemporaine dans le spectacle vivant et les arts de la scène ; Catherine Marnas en est la directrice artistique. Le thème de l’année 2014 était "On dirait le sud". Plus de quarante spectacles et quatre-vingt neuf représentations seront présentées durant cette onzième édition du festival.

Toutefois, le spectacle de Bérangère Vantusso fut programmé au Théâtre des 4 saisons indépendamment du festival NovArt.

 

La compagnie

 

La compagnie des 3-6-30 voit le jour en 2006 avec la création de Kant de Jon Fosse. Elle est composée d'une metteur en scène : Bérangère Vantusso, d'une scénographe, d'une costumière et d'une multitude de professions liées à la création de marionnettes (sculpture et peinture des marionnettes, montage des corps et articulation, perruques, moulage des têtes et des mains). Elle n'a pas de locaux permanents, elle travaille dans les différentes salles de répétition que proposent les théâtres dans lesquels elle joue ainsi que dans les ateliers personnels des membres de la compagnie.

Pour son spectacle Les Aveugles, Bérangère Vantusso a souhaité respecter la façon de penser de Maeterlinck : "il faudrait écarter l'être vivant de la scène". En effet, Maeterlinck rêvait d'un théâtre sans acteurs. La création des Aveugles est le deuxième volet d'un diptique dont la première partie est un spectacle pour enfants de Jon Fosse. Bérangère Vantusso aborde alors les mêmes sujets sur l'existance humaine mais dédiés à un public différent. L'idée des marionnettes hyper-réalistes vient de son inspiration pour le célèbre scuplteur australien Ron Mueck. Pour la construction de ces marionnettes, elle s'est mise en collaboration avec Marguerite Bordat avec qui elle a entreprit un travail intense durant 6 mois (les marionnettes ont une valeur de 10000€ étant donné le temps de travail et le prix élevé des matériaux).

 

Le spectacle

 

Sur une île, douze aveugles attendent... Ils sont égarés. Ils attendent que le prêtre qui les a conduit dans cette clairière veuille bien revenir. Ce qu'ils sont incapables de voir c'est que le prêtre est bien près d'eux mais il n'est plus de ce monde.

Les hommes et les femmes sont séparés dans deux espaces distincts, leur perception spatiale est brouillée, seule leur ouïe peut leur laisser interpréter leur position. Les personnages viennent tous d'un hospice, ils sont stéréotypés (une folle, un sourd, trois nones qui prient,...) et sont, pour la plupart, âgés.

Les treize personnages sont incarnés par des marionettes hyper-réalistes d'une taille d'un mètre vingt. Elles sont à tour de rôle manipulées par quatre marionettistes ; deux hommes et deux femmes. Deux sont des comédiens et deux sont des marionettistes professionnels. Le principe de manipulation se fait parfois en binôme, lorsque l'un des manipulateurs fait vivre un personnage, la voix peut provenir d'une autre personne équipée d'un micro, et vice versa.

La bande sonore du spectacle est composée de bruitages de feuilles mortes et d'animaux. L'ambiance de la fôret est dominante et aboutit à une angoisse pour nos personnages. Deux moments de noir complet viennent rythmer le spectacle. Nous, spectateurs, sommes donc invités à nous plonger dans la cécité. A ces moments-là, le son devient notre seul support d'interprétation et l'imaginaire des spectateurs est sollicité. La lumière rappelle le clair de lune et vient souligner la scénographie. Le plateau est équipé d'une structure carrée surélevée et tournante. Des bancs sont installés sur le pourtour du carré. Ils symbolisent les pierres sur lesquelles sont installées les marionnettes. Les mouvements de la structure nous permettent de bénéficier de différents points de vue et ainsi d'observer les marionnettes sous plusieurs angles.

A la fin du spectacle, les personnages sont de plus en plus certains qu'une présence se trouve parmi eux. L'angoisse est à son paroxysme. Certains ont tenté de se déplacer, d'autres sont morts. La dernière phrase du spectacle, "Ayez pitié de nous", résonne dans le noir. A qui s'adressent les personnages ? La fin du spectacle laisse une ouverture pour les spectateurs qui ont la liberté d'interpréter le sort reservé aux marionnettes.

 

Le texte et les thèmes

 

Le texte original de Maeterlinck, qui date de 1890, est totalement respecté dans ce spectacle. Les moteurs principaux de ce texte sont les différentes quête des personnages. Incertains, ils tentent désespérément de se situer et de trouver leur guide. Les notions de temps et d'espace sont omniprésentes dans la pièce.

Le thème de la religion, et plus particulièrement la religion catholique, est étroitement abordé par le fait que les personnages sont issus d'un hospice catholique mais également par les personnages des nones et celui du prêtre. Nous pouvons alors nous demander si cette pièce n'est pas une remise en question de la croyance spirituelle. Les personnages, en position de faiblesse de par leur handicaps, font confiance à une institution religieuse et se retrouvent piégés. Seuls face à la mort, ils ont abandonné tout espoir.

 

Sources

 

 

 

 

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  • : Le "krinomen" est un débat critique qui regroupe les étudiants d'Arts du spectacle (théâtre et danse) de l'Université Bordeaux Montaigne, de la Licence 1 au Master 2. Ce blog constitue un support d'informations sur les spectacles vus pendant l'année, ainsi que le lieu de publication d'une partie des travaux réalisés en TD de critique (critiques de spectacles, entretiens...).
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