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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 17:11

 

 

Spectacle présenté au TNBA le 23 et 24 octobre 2012

 

 

« Si je pouvais peindre une image de ma vie, elle serait jaune, brillante, ensoleillée, avec du rouge deci delà. Mais tout refaire. Non, merci. C’était génial, fantastique mais un billet aller c’est suffisant. »[1]

 

 

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Les ballets C de la B,  compagnie créée en 1984 par Alain Platel réunit plusieurs chorégraphes tels que Alain Platel lui-même accompagné de Christine De Smedt, Lisi Estaras et Koen Augustijnen sans oublier Hans Van den Broeck et Sidi Larbi Cherkaoui qui en ont également fait partie. Cette compagnie forme ainsi un collectif centré sur la danse contemporaine. Cependant, elle intègre des approches plastiques et scéniques d’horizons variés comprenant notamment du cirque, du hip hop et du théâtre. Ainsi, Au-delà croise le théâtre, la danse contemporaine, le hip hop et le cirque.

 

 

« Pendant des années j’ai parlé de désespérance dans mes spectacles. Cette fois c’est différent. »            

 

« Ce spectacle est à la fois un voyage dans le réel, le surréel et l’irréel. »

 

 

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Lors de ses précédents spectacles, Koen Augusijnen s’intéressait principalement aux relations humaines et aux questions politiques et sociales qu’il traitait avec une certaine désespérance. Cette fois-ci, son désir est d’aller « au-delà ». Ayant récemment perdu son père, cet homme de 44 ans dont le corps de danseur commence à montrer le poids des années, a voulu faire face à la mortalité, qu’elle soit sienne ou universelle. S’inspirant du bouddhisme, Koen a voulu traiter ce sujet non pas de manière morbide ou avec une certaine amertume mais plutôt avec un sentiment d’espoir et d’apaisement.

 

Comment Koen Augusijnen exploite-t-il les corps dans leur espace kinesthésique et scénique ? Comment arrive-t-il à nous plonger dans un monde inconnu grâce à sa mise en scène et sa scénographie ?

 

Le chorégraphe a fait le choix de créer cette pièce avec des danseurs d’une certaine maturité, qui étaient susceptibles de pouvoir travailler dans une symbiose quant à l’épuisement des corps et se rassembler sur une réflexion commune, celle de la mort, l’idée qu’ils s’en font, la mort vue par le bouddhisme, et les expériences de mort imminente, expériences qu’ils ont pu lire dans un certain nombres de livres ou d’articles.       

 

 

 

« Mourir, perdre, vieillir et les problèmes d’accepter tout cela : c’est très présent dans ma vie actuelle. » « Connaitre nos limites physiques, c’est bien ce que nous explorons. »

 

 

 

Koen Augustijnen a fait le choix de fatiguer les corps de par leur présence constante sur scène durant 1h30, et par de beaucoup courses, qui témoignent d’un égarement entre deux mondes, ou simplement la découverte d’un univers inconnu. De plus, il utilise à plusieurs reprises la répétition du mouvement qu’il traduit littéralement par un rappel au mantra, prière bouddhiste qui a pour particularité d’être répétée plusieurs fois dans un certain rythme. Le tout e déroule dans un rapport très frontal, dans une adresse directe au public. Il est d’ailleurs possible, pour le spectateur, quelques jours avant la représentation, d’envoyer un texte qui décrit une relation avec une personne disparue, texte auquel le chorégraphe et ses danseurs feront référence lors du spectacle.

 

En outre, Koen Augustijnen n’utilise pas que des corps dansants, mais aussi des corps parlants. Le théâtre joue un rôle important dans sa création, chacun y va de sa pensée, souvenir, anecdote, vision de la mort et de la vie « si je pouvais peindre une image, elle serait jaune, brillante, ensoleillée, avec du rouge deci delà. Mais tout refaire. Non, merci. C’était génial fantastique mais un billet-aller c’est suffisant » raconte l’un des corps.                                                                                                                                            

 

Dans l’objectif de nous plonger davantage dans ce « monde », Koen Augustijnen fait usage du jazz qu’il qualifie comme un renvoi à la vie. Il recourt à la musique de Keith Jarrett ainsi qu’à une création de son père, dont la musique passe de « douce et tendre à forte, abstraite et puissante, de réconfortante à défiante », tel unvoyage entre le réel et le surréel. Un jeu de lumière blanche renvoie d’ailleurs à cet univers fantasmagorique.

 

« Un voyage qui part de résistance, confusion et douleur pour faire escale dans un lieu où tout est acceptation, calme et équilibre, c’est l’essentiel […] et ainsi, Au-delà, l’histoire de la mort devient l’histoire de la vie. »

 

 


 

Pour aller plus loin :

 

 

 

Comment le voyage « dans le réel, le surréel et l’irréel », pour reprendre les termes du chorégraphe se matérialise-t-il au plateau pour embarquer le spectateur dans l’ « au-delà » ? Comment le spectacle parvient-il à mettre en jeu le thème de la mort sans pour autant être mortifère ?

 

 

 

 

 

Quelques liens internet :

 

 

 

Les ballets C de la B : www.lesballetscdela.be

 

Au-delà : www.resmusica.com 

 

                http://www.envrak.fr/scenes/au-dela-de-koen-augustijnen-decoit/

 

 

Koen Augustijnen : www.theatre-chaillot.fr/danse/koen-augustijnen/au-dela        


 

 

 

 Extrait d’Au-delà :

 

 

 


 

 

 

 


Article réalisé par Marion Dubo, Florine Perlier et Mélissa Le Mindu.

 

 

 

 

                                   

 



[1] Cette citation et les suivantes sont extraites du dossier de présentation du spectacle.
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