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Le "krinomen" est un débat critique qui regroupe les étudiants d'Arts du spectacle (théâtre et danse) de l'Université Bordeaux Montaigne, de la Licence 1 au Master 2. Ce blog constitue un support d'informations sur les spectacles vus pendant l'année, ainsi que le lieu de publication d'une partie des travaux réalisés en TD de critique (critiques de spectacles, entretiens...).

Autour de Brecht

Quelques citations éparses de Brecht pour guider votre réflexion :

BRECHT (Bertolt), Écrits sur le théâtre I, L’Arche, Alençon, 1989, 659 p.

La forme dramatique du théâtre

<!--[if !supportEmptyParas]-->est action,
implique le spectateur dans l’action,
épuise son activité intellectuelle,
lui est l’occasion de sentiments.
Expérience vécue.
Le spectateur est plongé dans quelque chose.
Suggestion.
Les sentiments sont conservés tels quels.

<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]-->Le spectateur est à l’intérieur, il participe.
L’homme est supposé connu.
L’homme immuable.
Intérêt passionnant pour le dénouement.
Une scène pour la suivante.
Croissance organique.
Déroulement linéaire.
Évolution continue.
L’homme comme donnée fixe.
La pensée détermine l’être.
Sentiment.

La forme épique du théâtre

<!--[if !supportEmptyParas]--><!--[endif]-->est narration,
fait du spectateur un observateur, mais
éveille son activité intellectuelle,
l’oblige à des décisions.
Vision du monde.
Le spectateur est placé devant quelque chose.
Argumentation.
Les sentiments sont poussés jusqu’à la prise de conscience.
Le spectateur est placé devant, il étudie.
L’homme est l’objet de l’enquête.
L’homme qui se transforme et transforme.
Intérêt passionné pour le déroulement.
Chaque scène pour soi.
Montage.
Déroulement sinueux.
Bonds.
L’homme comme processus.
L’être social détermine la pensée.
Raison.

<!--[if !supportEmptyParas]--><!--[endif]-->


Opposition spectateur dramatique / spectateur épique :

Le spectateur dramatique dit : oui, cela, je l’ai  éprouvé, moi aussi. – C’est ainsi que je suis. – C’est chose bien naturelle. – Il en sera toujours ainsi. – La douleur de cet être me bouleverse parce qu’il n’y a pas d’issue pour lui. – C’est là du grand art : tout se comprend tout seul. – Je pleure avec celui qui pleure, je ris avec celui qui rit.

<!--[if !supportEmptyParas]--> Le spectateur épique dit : Je n’aurais jamais imaginé une chose pareille. – On n’a pas le droit d’agir ainsi. – Voilà qui est insolite, c’est à n’en pas croire ses yeux. – Il faut que cela cesse. – La douleur de cet être me bouleverse parce qu’il y aurait tout de même une issue pour lui. – C’est là du grand art : rien ne se comprend tout seul. – Je ris de celui qui pleure, je pleure sur celui qui rit. 
<!--[endif]-->


« L’attitude critique est-elle une attitude contraire à l’art ? »
Un des principes essentiels de la théorie du théâtre épique est que l’exactitude critique peut être une attitude artistique. La critique du spectacle est double. Elle porte sur la représentation donnée par le comédien (est-elle juste ?) et sur le monde qu’il représente (doit-il rester comme il est ?). Ce dont il s’agit, c’est de créer une technique de représentation qui, au contraire de celle qui vise à l’identification intégrale, permette au spectateur d’adopter une telle attitude critique » (pp.366-367).


         BRECHT (Bertolt), Théâtre Épique, théâtre dialectique, L’Arche, Lonrai, 1999, 253p.

« Le spectateur ne doit pas vivre ce que vivent les personnages, mais mettre ceux-ci en question." (p.17).

« Thèses sur le rôle de l’identification dans les arts de la scène » :
Les arts de la scène doivent affronter la tâche d’élaborer une nouvelle forme de transmission au spectateur. Ils doivent renoncer à leur monopole de guide des spectateurs, monopole exercé sans tolérer ni contradiction ni critique, et chercher à donner des représentations de la vie sociale des hommes qui permettent et même imposent au spectateur, d’adopter, aussi bien à l’égard des processus représentés que de la représentation elle-même, une attitude de critique voire de contradiction.
 

Les processus doivent donc être transmis au spectateur dans ce qu’ils ont d’abord d’insolite et de surprenant. C’est une nécessité, si l’on veut les montrer sous l’angle où ils sont maîtrisables, si l’on entend que le spectateur parvienne à la connaissance claire de ce qui lui semblait connu » (p.73). 

 « le théâtre n’essaie plus de le [le spectateur] saouler, de le pourvoir d’illusion, de lui faire oublier le monde, de le réconcilier avec son destin. Désormais le théâtre lui présente le monde pour qu’il s’en saisisse » (p.128). 

« Changement de fonction du théâtre :
Changer l’attitude du spectateur : « il [le spectateur] n’est plus une personne privée qui « assiste » à un spectacle organisé par des gens de théâtre, goûtant un travail qu’il se fait présenter : il n’est plus simplement un consommateur, il doit aussi produire. Sans participation active de sa part, la représentation n’est qu’à demi réalisée (…). Inclus dans l’événement théâtral, le spectateur est « théâtralisé » » (pp.163 – 164).
 

Le public (…) se met à compléter la représentation en imaginant d’autres modes de comportement et d’autres situations, avant de les opposer, en suivant le déroulement de l’action, à ceux et celles que le théâtre met en avant. De cette façon, le public se mue lui-même en narrateur » (p.184).

BRECHT (Bertolt), Le Petit Organon (pp.189-229), L’Arche, Lonrai, 1999, 253p.

« Le théâtre doit être engagé dans la réalité, s’il veut avoir la possibilité et le droit de fabriquer des images efficaces de la réalité » (pp.199-200).


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